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SaaS vs vente de licences : l’effet de la crise

La fin du logiciel, tel est le slogan de salesforce.com qui montre la voie mais est très en avance sur la réalité. Quel est l’effet de la crise et de la limitation des budgets IT sur les deux modèles complémentaires ou concurrents selon les points de vue : On demand, autrement dit SaaS, et On premise, c’est-à-dire le bon vieux modèle de vente de licences ? Les premiers s’en sortiraient plutôt mieux que les seconds.

On est loin des taux de croissance des années 2005 où les abonnements augmentaient au rythme de 80 % par an alors que les ventes de licences évoluaient entre 10 et 20%. Les choses se sont donc normalisées depuis, mais des éditeurs de logiciels comme salesforce.com ont désormais atteint une taille très significative.

Les éditeurs de logiciels en mode SaaS et licences ont été assez largement touchés par la crise. D’ailleurs, comment aurait-il pu en être autrement ? Pour suivre les deux modes d’acquisition du logiciel,  le cabinet a constitué deux paniers d’éditeurs censés représenter les deux mondes. Pour le SaaS, il a retenu Concur, NetSuite, Salesforce, Success Factors et Taleo.  Pour les licences, on trouve BMC, Epicor, Lawson, Oracle et SAP. L’indicateur de ventes de licences a accusé une baisse de 8,6 % au deuxième trimestre 2009 après une première baisse au premier trimestre de 2,6 %. Et les ventes de nouvelles licences ont accusé le coup encore plus fortement avec respectivement 17,4 % et 20,4 %.

 

 

L’indicateur des ventes SaaS a lui aussi été secoué par la crise, mais est resté positif, avec un taux de croissance compris entre 10 et 20 % pour les deux premiers trimestres de l’année 2009.

 

SaaS : reprise espérée pour 2010

Le troisième trimestre 2009 pourrait marquer un rebond, mais selon le cabinet Saugatuck, les ventes SaaS devraient bénéficier de la reprise plus fortement et plus rapidement. En 2010, l’indicateur SaaS devrait reprendre un rythme de croissance dans la zone des 20 % alors que les éditeurs traditionnels devront se contenter de perspectives moins prometteuses.

En 2014, les dépenses réalisées par les DSI autour du SaaS et de l’infrastructure Cloud pourraient atteindre 40 % du budget IT marquant ainsi une évolution assez radicale par rapport à la situation actuelle. Le mode vente de licence est-il « mort » ? Absolument pas, précise la note de synthèse (SaaS Vs. On-Premise Growth : Before and After the Crash ). Le changement de l’un vers l’autre ne se fera pas en jour.

Parallèlement, le cabinet pointe du doigt la baisse à venir des ventes de nouvelles licences dans les revenus des éditeurs de logiciels et de la dépendance plus forte de ceux-ci aux revenus provenant de la maintenance.

 

Quel avenir pour la tierce maintenance ?

Deux problèmes sont mis en évidence :

– Les 20 % (plus ou moins en fonction des éditeurs) de revenus provenant de la maintenance, que le cabinet qualifie de « poule aux œufs d’or » peuvent-ils continuer à rester un standard de l’industrie étant donné la baisse de la proposition de valeur des éditeurs ?

Ces revenus liés à la maintenance sont stratégiques. Ils représentent à peu près 50 % du chiffre d’affaires d’Oracle et SAP.  Oracle signe avec environ 90 % de ses clients pour renouveler les contrats de maintenance chaque année. Parmi les autres menaces auxquels les éditeurs sont confrontés, on peut citer la prise en charge de la maintenance par des fournisseurs tiers (An emerging Threat to Oracle and SAP). C’est ce que propose la société Rimini Street basé à Las Vegas pour un montant inférieur de moitié à celui que proposent les éditeurs. Bien sûr, ces tierces-parties ne peuvent pas fournir les mises à jour et les nouveaux produits qui sont l’exclusivité des fournisseurs. Ils se limitent à la fourniture des patchs et mises à jour des logiciels existants. Pour l’instant, ces services ne joue que le rôle d’aiguillon, mais rien n’empêche d’envisager qu’ils se développent.

La baisse des ventes de nouvelles licences induit un effet quasi mécanique chez les éditeurs d’une plus grande dépendance des revenus de la maintenance. Alors que le rapport CA maintenance/CA Total était de l’ordre de 40 % il y  quelques années, il dépasse aujourd’hui les 50 % et peut même atteindre les 70 % chez certains éditeurs. Cela suggère que les fournisseurs vont devoir revoir à terme leur business model en introduisant plus de flexibilité, donnant aux utilisateurs plus de choix dans les services auxquels ils veulent souscrire. Le passage en force de SAP il a y quelques de 17 à 22 % s’inscrivait à revers d’une telle tendance. Et face à une discussion musclée avec les associations d’utilisateurs, SAP a été contraint de revoir sa copie.

– Comment l’environnement économique global et les modèles de financement des capitaux risqueurs qui favorisent le développement du modèle SaaS-il vont-ils s’ajuster aux réalités d’un marché dont les taux de croissance sont moins élevés ?

Article original ici

About cyril laguiseray
Cyril s’intéresse aux thématiques du SaaS et du Cloud Computing pour les entreprises.

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